Maïa RICAUD a comme à son habitude invitée comédien(ne)s, dramaturges, plasticien(ne)s à collaborer avec elle autour d’une œuvre littéraire, explorant les liens tissés entre littérature, théâtre et public de rue.
Pour ce nouvel opus, c’est le livre "Ce que la vie signifie pour moi" de Jack London qui a été le matériau travaillé avec ses complices, Clémence Barbier, Constance Biasotto, Stéphanie Cassignard, Xavier Coriat, Matthieu Fayette, Olivier Jeannoutot et Olivier Waibel.
"Ce que la vie signifie pour moi" est un court récit, écrit au début du XXe siècle, sous la forme d’un témoignage vif, dense, percutant au cours duquel Jack London raconte sa vie et pourquoi et comment il est devenu socialiste.
Quand Jack, contre toute attente, fait le choix du retour à une vie modeste, après une ascension fulgurante vers la classe dominante, il remet au centre de son récit les fondements du socialisme. À l’heure du « self-made-man » comme possible porte de secours pour les classes populaires, et un discours du mérite par les classes dominantes, la parole de Jack London nous revitalise.
Cette parole courageuse et constructive fait l’éloge « des intelligences percutantes et des esprits brillants ». Elle revalorise le savoir, la culture, la réflexion, comme clefs pour acquérir un certain sens critique et trouver ainsi les armes pour se défendre.
Ce texte nous repositionne en tant qu’acteurs de nos propres vies.
Il nous rappelle qu’il n’existe pas de fatalité et que notre pouvoir de dire « non » peut être soutenu par la force du collectif.
« Alors commença une poursuite frénétique du savoir. (…) j’ouvris des livres. (…) Je trouvais là, dans une certaine catégorie d’ouvrages et formulé de façon scientifique, les concepts sociologiques simples que j’avais déjà forgés par moi-même. Avant ma naissance, d’autres esprits plus grands que le mien avaient découvert tout ce que j’avais pensé, et bien plus encore. Je compris que j’étais socialiste. »
"En lisant cette phrase, je me suis demandée si j’étais vraiment de gauche, avec tout ce que ça implique et ça m’a stressée.
Ça m’a fait une telle angoisse que je me suis fait un socialisme lombaire" en conclue Maïa Ricaud….
Et voilà ce spectacle où les protagonistes tentent de raconter et partager cette expérience inédite : Jack se retrouve alors mêlé à une histoire de Blablacar, rencontre Bourdieu, un kiné chaman, Roselyne Bachelot entre autres…
Ce road-movie littéraire c’est l’histoire d’un livre mode d’emploi…
Tout comme ce carnet trouvé par Jack dans la cale de son bateau "Comment naviguer ?" qui le sauvera un jour de grande tempête.