Magma Performing Théâtre

Direction artistique Nadège Prugnard


M.A.M.A.E. - Meurtre artistique munitions explosion

Création 2005

Espace public

Tout public

Un "scandale" théâtral, un putsch artistique, une performance "parlante" qui questionne la place de l’acteur dans notre société.

Six actrices "s’explosent" face au public. Une mort publique et théâtrale. Un acte subversif.

Elles en ont gros sur le coeur et ça déborde dur. 6 demandes d’amour urgentes violentes. Parole en arme. Une Machine de guerre. Elargir la liberté impossible. Perturber l’Economie réglé de l’art dramatique. Dire le corps artiste, le corps cassé, Le corps miroir d’un monde explosé en mille morceaux… Et ça fait méchamment mal, même si l’humour est là.

Un texte provocateur et jouissif. Rapide et violent. Parole rythmique. Techno langagière. Une performance « Parlante ». Éclats. Fulgurances. Un texte boomerang, de la vitesse du message sans accusé de réception. "M.A.M.A.E." nous arrive en pleine face comme une claque esthétique verbale engagée et désespérée.

 

TEXTE BOOMERANG

La mort ? Elle n’a pas de relation avec ! Avec Qui ? La mort ne parle pas ! Elle est non dialogue, rupture IN. C’est cela qu’il fallait approcher. La mort qui surgit ! Il ne pouvait plus y avoir de progression, de narration.

Pour aller jusqu’au bout, il fallait exploser la parole formelle, désosser le théâtre "piège à paroles" ! D’où "l’écriture de plateau" menée avec Nadège et les comédiennes pendant nos deux résidences d’août et d’octobre 2005. Il nous fallait chercher le corps en urgence qui est sur le point d’Exploser. Appréhender ce charnel avant d’écrire. De ce travail est né "M.A.M.A.E.". Un texte comme une machine à broyer frénétique et jouissive qui nous parvient comme une secousse électrique. Puis plusieurs présentations publiques de cette écriture, mises en espace et mises à l’épreuve ont permis d’aboutir à une forme épurée et hiératique que nous présentons aujourd’hui. Une performance charnelle et sonore – un happening stylisé et subversif.

 

MISE EN SCÈNE

Pas de décor. Elles arrivent sur la place publique, car il y a urgence à redonner la dimension "publique" de la mort.

Le public comme au Moyen Âge sera donc témoin avec impuissance, compassion, révolte ou jouissance de ce passage à l’acte Le public est convoqué mais pas vraiment installé. Frontalité ou encerclement ?

Les comédiennes intrusives et provocatrices imposent le regard et malmènent et la représentation jusqu’à produire la déflagration. Cette performance interrogera le possible ou l’impossible de la théâtralité. La frontalité sera mise à mal avec des vis-à-vis, des face à face, des prises à partie. Il était indispensable avec cette écriture de mettre en place une rythmique gestuelle et sonore très précise. Aussi nous avons construit le spectacle comme une machine de guerre qui avance inexorablement et qui se disloque : voilà ce qu’est ce groupe de femmes artistes qui veulent en finir. D’abord on voit la puissance des 6 corps côte à côte qui s’explosent au regard du public comme dans une vitrine ou dans un défilé. Puis on assiste à une chorégraphie de l’immobile, une rectitude presque militaire des 6 solitudes. Puis chaque corps sera offert comme une étape d’un chemin de croix. La chair apparaîtra au fur et à mesure du spectacle pour aller jusqu’à se statufier. Le texte devient un fluide qui s’écoule inexorablement jusqu’à la FIN.

La parole sort de la blessure. Tout va très vite. C’est le flux féminin qui envahit l’espace sonore et visuel. On visitera dans chaque personnage toute une panoplie de traces et de stigmates, des listes de cicatrices, des offrandes emblématiques, des envies cyclothymiques. Elles ont perdu la mesure. Le temps n’existe plus. Elles revendiquent, jusqu’au bout d’elles-mêmes, la grandiloquence d’un débordement terroriste et loufoque.

 

LA PRESSE EN PARLE

„Non programmée par le festival officiel (elle le fut quand elle écrivit "Les Pendus" pour la compagnie Kumulus, le texte vient de paraître aux éditions l’Entretemps), Nadège Prugnard n’est pas non plus une compagnie de passage puisqu’elle est artiste associée au théâtre d’Aurillac, scène conventionnée. Comme Tartar(e), elle est une figure familière du festival mais tout autrement. Laissons à Jacques Livchine, ce pape et pionnier du théâtre de rue (avec le Théâtre de l’unité, Livchine était de la première édition du festival, il y revient régulièrement comme acteur ou spectateur), le soin de présenter l’écriture éruptive de la blonde explosive qu’est Nadège Prugnard : « Le texte est débité comme un impétueux torrent, c’est du verbe en rafale, des salves d’éjaculation verbales. L’écriture est hargneuse. Ce qui est important c’est cette santé, cette rébellion qui souffle encore dans le théâtre d’aujourd’hui.“

Jean-Pierre Thibaudat, Rue 89, Août 2014

„Sexe, drogue et rock and roll - Écritures contemporaines. Ces jours-ci, l’écriture de Nadège Prugnard était à la fête au Lavoir Moderne Parisien. Derrière sa frêle silhouette de jeune fille presque bien rangée, perce une personnalité hors du commun, une auteure qui n’y va pas par quatre chemins, une actrice qui se met à nu, au sens propre comme au figuré. Nadège Prugnard a l’écriture volcanique, éruptive de celle qui donne le tournis, qui vous fait rire et fait mouche tant ses mots agissent comme de l’huile sur des plaies jamais fermées venues de l’enfance. Elle dit le sexe, le désir, la violence des corps qui se déchirent avec une audace un rien libertine qui, en ces temps de pudibonderie affectée, trouble autant qu’elle dérange. Elle raconte la jouissance, les pulsions, les frustrations dans une langue jubilatoire, coquine et drôle. Elle explore les blessures du corps pour évoquer la violence du monde, la domination, la soumission. Dans M.A.M.A.E. pour Meurtre artistique munitions action explosion, six actrices s’exposent face au public, sans artifice, sans rien d’autre que leurs corps et leurs voix qui viendraient parasiter le sens des mots, le choc des phrases qui se bousculent, s’emmêlent dans un tourbillon incessant. La langue passe en force dans les corps, dans la bouche qui crache les mots, les silences et les soupirs dans une mise à mort publique et théâtrale, sans accusé de réception. (...) D’opprimés, les dominés deviennent des insoumis. Cela passe par le corps, la langue, une écriture qui ne s’embarrasse pas de concepts, mais qui s’inscrit dans un présent, notre présent jusqu’à le mettre sens dessus dessous. Un long temps à Clermont-Ferrand, Nadège Prugnard sera en résidence à Aurillac et vient d’obtenir une bourse d’écriture pour le théâtre de rue. On ne peut que s’en réjouir, tant le théâtre de rue s’est un peu perdu, ces derniers temps, dans le visuel, les technologies oubliant la langue et la parole. Gageons que le spectacle de rue y retrouvera son sens.“

Marie-Josée Sirach, 16 janvier 2008, l‘Humanité

Partenaires : Le ministère de la culture, Drac Auvergne, le Conseil Régional d’Auvergne, le Conseil départemental du Puy de Dôme, la Ville de Clermont-Ferrand, la Comédie Scène nationale de Clermont-Ferrand (Festival à suivre), le Théâtre de l’Ephéméride (Val-de-Reuil), le Théâtre du Chaudron (Paris), La Générale de Théâtre (Paris), le Lavoir Moderne Parisien (Paris). Avec le soutien de Sémaphore, (Cébazat) et du Théâtre du Corbeau Blanc (Arles).

 

DISTRIBUTION

Texte et mise en scène de Nadège Prugnard Avec Véronika Faure, Marie-Do Fréval, Sophie Millon, Lembe Lokk, Juliette Uebersfeld et Tessa Volkine.

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